20 de jul. de 2013

DANÇAR PRA NOSSA SENHORA




Normalmente, quando a gente trata dos sincretismos e inculturações entre religiões, vêm à mente as festas de matriz afro-brasileira ou então as das nossas santas e santos caboclos - e normalmente uma conotação associada de desconfiança e/ou desprezo pela religiosidade popular. A Revista Le Monde des Religions, ligada ao prestigioso jornal francês, que traz neste número de julho-agosto o dossiê de capa "E se Deus fosse uma mulher?", brinda-nos também com a apresentação acima, "Dançar para Nossa Senhora", onde descobrimos que o mês de maio assiste a uma mistura entre a Mãe pagã e a Virgem cristã nos rincões da Itália: "Pessoas acorrem cantando, jogando pétalas de rosas e cravos para Nossa Senhora. Carrinhos decorados com flores desfilam, bailarinos se agitam ao ritmo de tambores. Os músicos terminam a procissão dentro da igreja cantando "canti a'figliola" ("músicas para a menina"), canções de invocação à Virgem Maria, Mãe Santíssima. Estas canções e música, toleradas na igreja, são o elo entre o oficial e a celebração religiosa de expressão popular". Enfim, a mistura vem de longe...

Diaporama sonore / Madonna dei Bagni / Scafati / Naples - Italie / Marie Julliard
8 au 12 mai 2013 

"Danser pour la Madone, une prière vivante"

Dans les cultures préchrétiennes du bassin méditerranéen, le mois de mai symbolise la fertilité ; celui-ci était célébré comme une renaissance. Le christianisme s’est réapproprié cette coutume, en substituant à la Mère païenne la Mère chrétienne : la Vierge.
Nous sommes le 8 mai 2013, mercredi de l’Ascension, en Campanie, dans la région de Naples. À Scafati, plus exactement. Ici on ne prie pas : on danse, on chante, on joue pour la Madone. La prière se vit.
Danse typique du sud de l’Italie, la tammurriata permet au peuple d’exprimer sa dévotion en dehors des cadres traditionnels de l’orthodoxie chrétienne. La danse et la musique sont ici des actes aussi religieux que profanes, et qui témoignent du syncrétisme entre anciens cultes gréco-romains et religion chrétienne.
On se laisse porter par les chants envoûtants, les danses frénétiques et les rythmes incessants des castagnettes et des tammorre (grands tambourins).
Les gens accourent en chantant, jetant œillets et pétales de roses à la Madone. Les charrettes ornées de fleurs paradent, les danseurs s’agitent au rythme des tambours. Les musiciens terminent la procession en entrant dans l’église, entonnant des « canti a’figliola » (« des chants pour la jeune fille »), chants d’invocation à la Madone, Mère sacrée. Ces chants et musiques, tolérés dans l’église, constituent le lien qui unit la célébration religieuse officielle et celle d’expression plus populaire.
Amour, sacré et profane sont alors intimement liés. Le culte religieux se voit mêlé à l’ivresse, à la danse, à la musique et à la sensualité.

Reportage d'anthropologie visuelle : 
Photographies, montage, enregistrement : Marie Julliard (journaliste - photographe)
Texte : Marie Julliard - Serena Tallarico (anthropologue) - Monde des Religions

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